La république des Pyrénées
22 mai 2018

Vidéo. ETA : jugé en ce moment à Paris, Peio Serbielle s'explique.

 

     
 
     
   
 
VHS WEB VID
 
     

 

Durée : 3 min. 50 s.

Le procès du Souletin, interpellé fin 2004 pour avoir hébergé des membres de l’ETA, a débuté ce mardi devant le tribunal correctionnel de Paris.


Le chanteur souletin Peio Serbielle est jugé ces mardi 22 et mercredi 23 mai pour association de malfaiteurs à visée terroriste pour avoir mis son domicile à disposition de dirigeants de l’organisation séparatiste basque ETA, quatorze ans après sa mise en examen en 2004.

Trois autres personnes sont jugées à ses côtés – deux Salisiens et un Palois – pour avoir hébergé durant sept ans le numéro 1 de l’appareil politique de l’ETA, Mikel Albizu Iriarte dit « Antza », et son épouse Soledad Iparraguirre Genetxea dite
« Anboto ».

Ce mardi à l'audience devant la 16e chambre du tribunal correctionnel, le chanteur souletin Peio Serbielle a exprimé sa "colère" contre la justice, son procès étant organisé 14 ans après sa mise en examen. "La justice m'a fait perdre beaucoup de temps", a-t-il dit avant d'exercer son droit au silence et de quitter la salle.

Il avait été arrêté en octobre 2004 lors d'une opération anti-ETA dans les Pyrénées-Atlantiques durant laquelle des dirigeants de l'ETA, parmi lesquels Mikel Albizu Iriarte, alias "Antza", et sa compagne Soledad Iparragirre Genetxea, alias "Anboto", également recherchée par la justice espagnole, avaient été appréhendés.

Dans sa maison et sa voiture, les enquêteurs avaient retrouvé des revues clandestines d'ETA, des prospectus, ainsi que des empreintes génétiques d'activistes sur un matelas et un mégot de cigarette.

Il avait affirmé aux enquêteurs avoir découvert que les personnes qu'il avait accueillies appartenaient à l'ETA, seulement après leur arrestation. "Je ne cautionne pas la violence. (...) J'accueillais des réfugiés politiques basques d'Espagne dans une tradition d'hospitalité", a-t-il dit mardi à l'AFP.

Son avocat, Jean-François Blanco, a demandé l'annulation de l'intégralité de la procédure, invoquant une "violation du délai raisonnable". En 2010, le versant criminel de l'affaire a été jugé aux assises. "Depuis, tout le monde s'est désintéressé de cette procédure", a-t-il déploré.

L'ETA, qui a renoncé à la violence en 2011, a annoncé le 3 mai sa dissolution, mettant un point final à la dernière insurrection armée d'Europe occidentale, qui a fait plus de 800 morts et des milliers de blessés en quatre décennies.